dimanche 23 mars 2014

La vie religieuse au fil des siècles

En réaction contre une Église comblée de privilèges par les autorités impériales1, et qui succombe souvent à certaines compromissions pour ne pas les perdre, un grand nombre d’hommes et de femmes, dès le IVème siècle, se retirent du monde pour mener une vie qui témoigne d’une foi et d’une charité véritablement évangélique.
Ce témoignage commence en Égypte avec saint Antoine (250-356).
Prenant à la lettre la parole du Christ : « si tu veux être parfait, vends tout ce que tu possèdes et suis-moi », Antoine abandonne tous ses biens et s’enfonce seul dans le désert2.
Sa renommée devient telle, qu’il attire près de lui de nombreux disciples qui viennent vivre, non pas ensemble, mais non loin les uns des autres. La plupart sont des laïcs qui cherchent le silence et la paix. Ils mènent une vie partagée entre la prière, la méditation de l’Ecriture, mais aussi le travail de leurs mains pour subvenir à leurs besoins, ou à ceux de leurs condisciples qui sont dans l’incapacité de travailler.
Leur emploi du temps prévoit également une grande part à l’accueil des visiteurs interpellés par le mode de vie de ces ermites.
Cependant, cette vie de solitaire n’est pas sans comporter un certain nombre de dangers : l’agression de pillards réfugiés dans le désert, mais plus encore les excès d’ascétisme et de mortifications de certains moines qui relèvent souvent d’un manque de discernement.

Un peu plus tard, saint Pacôme (292-348), un disciple d’Antoine, conscient des risques de la vie solitaire, regroupe ses disciples dans un monastère pour qu’ils vivent en communauté, et il édicte une règle qui modère l’enthousiasme ascétique de certains moines.
Désormais, les moines sont soumis à l’autorité d’un Abbé, c'est-à-dire d’un "Père" qui a la responsabilité, non seulement de la vie spirituelle de ses moines, mais aussi de leur vie psychologique et matérielle.
C’est par dizaines de milliers que des laïcs - dans l’ensemble de l’Orient - quittent leur travail professionnel pour aller vivre dans ces monastères pacômiens où règne un esprit d’obéissance, de pauvreté, au sein d’une communauté qui se veut protectrice et source d’équilibre.

Encore un peu plus tard, saint Basile (329-379) fonde un monastère où, plus encore que Pacôme, il combat tous les excès d’ascétisme. Comprenant que l’homme est corps et esprit, il rédige une règle visant à harmoniser vie spirituelle, intellectuelle, affective, corporelle, et œuvres de charité3.
Pour organiser sa communauté monastique, Basile prend pour modèle la Trinité qui révèle que Dieu est Communauté de Trois Personnes unies dans un même Esprit. Pour lui, la communauté monastique doit être à l’image de la Communauté trinitaire où l’amour est premier. Tout le reste, en particulier l’ascétisme, doit être considéré uniquement comme un moyen pour parvenir à cet amour, de Dieu et du frère.

C’est surtout sous l’influence de la règle de saint Basile, que le monachisme essaime en Occident.
En Gaule, saint Martin de Tours (315-397) fonde, en 360, les monastères de Ligugé4 puis de Marmoutier5 ; saint Honorat († 429), celui des îles de Lérins6 vers 410.

Saint Cassien (350-432) fonde deux monastères à Marseille : celui de saint Victor pour les hommes et celui de Saint-Sauveur pour les femmes.

En Afrique du Nord, saint Augustin (354-430) évêque d’Hippone, crée une sorte de monastère pour son clergé et pour la formation de futurs prêtres.
En 388, il invite tous les prêtres de son presbyterium à vivre en communauté, dans l’esprit de la première communauté chrétienne décrite dans les Actes des Apôtres. Ce type de monastère réunit, autour d’un "prieur", tous les prêtres - en particulier ceux qui exercent une tâche pastorale - en vue de leur permettre de mener conjointement une vie communautaire7 et leur ministère auprès de la population8.
Dans ce genre de monastère, sont accueillis également, pour les former, tous ceux qui se destinent au sacerdoce.
Saint Augustin rédige une Règle détaillée connue sous le nom de "Règle de saint Augustin". Elle est à l’origine des "chanoines"9, c’est-à-dire des prêtres qui suivent une règle de vie communautaire.

En Italie, au mont Cassin10, saint Benoît de Nursie11 (480-547) fonde vers 526 l’Ordre des bénédictins.
Le monastère qu’il crée forme une famille sous l’autorité de l’Abbé.
La règle qu’il édicte est brève, souple et équilibrée. Elle connaîtra un énorme succès en raison de l’harmonie que Benoît a su réaliser entre la solitude et la vie communautaire, la prière commune au chœur (jour et nuit) et la prière solitaire, le travail intellectuel et le travail manuel, l’obéissance et la liberté intérieure, la discipline exigée et la prise en compte des capacités de chacun12.
Bien qu’isolé par une clôture, le monastère reste ouvert au monde en pratiquant largement l’hospitalité aux personnes qui frappent à sa porte.

Sainte Scholastique († 527), la sœur de Benoît, fonde, dans le même esprit, un monastère féminin, situé, lui aussi, au pied du mont Cassin13.

Aux VIIIème- IXème siècles.
A cette époque, la règle de saint Benoît de Nursie s’étant fortement dégradée, saint Benoît d’Aniane14 (750-821) fonde en 780, dans son village natal, une abbaye qui applique à la lettre la règle bénédictine.
Avec l’appui de l’empereur Charlemagne puis de son fils et successeur Louis le Pieux, Benoît d’Aniane multiplie les fondations d’abbayes, dans le même esprit.
Cependant, peu de temps après sa mort, la discipline se relâche et la vie des monastères retombe dans la médiocrité

Aux IXème – Xème siècles
Dans le système féodal, le clergé, en contrepartie de la protection que lui assurent les seigneurs, est entièrement passé sous la dépendance de ces derniers.
Propriétaires de grands domaines, les abbayes convoitées par les seigneurs se trouvent sous leur contrôle, d’autant que les Pères abbés sont nommés par eux.
Cependant, c’est de l’une de ces abbayes que repartira la réforme monastique selon la règle de saint Benoît : en l’an 910, l’abbaye de Cluny, dans la Saône et Loire, obtient le privilège de l’exemption, c’est à dire le droit d’être exemptée de l’autorité des seigneurs et de relever désormais directement et uniquement de la papauté. Dès lors, le Père abbé est élu en toute indépendance par ses moines.
Grâce à une lignée de Pères abbés (Bernon, Odon, Odilon, etc) de grande valeur humaine et spirituelle, l’abbaye de Cluny essaime dans toute l’Europe et exerce une énorme influence sur la société.
Après deux siècles de rayonnement sur la chrétienté occidentale, l’abbaye de Cluny devenue trop riche et trop puissante, verra son influence spirituelle décliner15.

Aux XIème - XIIème siècles
En réaction contre la puissante abbaye de Cluny qui, à ses yeux, n’est plus réellement fidèle à la règle de saint Benoît, saint Bernard (1090-1153), futur abbé de l’abbaye de Clervaux16, fonde l’Ordre des cisterciens17.
Les cisterciens appliquent de façon stricte la règle de saint Benoît  avec une insistance toute particulière sur la pauvreté et l’austérité.
S’ils rejettent de leurs constructions tout ce qui leur parait décorations et richesses - à savoir : sculptures, peintures et vitraux de couleur - leur architecture n’en demeure pas moins d’une grande beauté, et fait respirer une atmosphère de paix et d’intériorité.

Sept siècles plus tard, estimant que l’abbaye cistercienne de la Trappe18 n’est plus dans la ligne de la règle de saint Bernard, l’abbé de Rancé (1626-1700) restaure avec une extrême rigueur la règle cistercienne. Il forme l’Ordre des cisterciens de la stricte observance.
De nombreuses abbayes adoptent la réforme et donnent aux moines le nom de trappistes, et aux moniales, celui de trappistines19.

Également aux XIème - XIIème siècle, saint Bruno (1030-1101) voulant associer vie érémitique et vie communautaire, fonde en 1084, dans la solitude du massif de la Grande Chartreuse20, l’Ordre cartusien21.
Les moines appelés chartreux vivent isolés dans des maisonnettes où ils prient, travaillent et prennent leur repas. Ils ne se réunissent que pour la célébration eucharistique et l’office du soir, et ne se détendent ensemble que le dimanche et les jours de fêtes.
Cet Ordre très rigoureux, exigeant beaucoup de renoncement et un solide équilibre psychologique pour supporter la solitude, suscite peu de vocations22.
A la même époque, saint Norbert (1080-1134) fonde en 1120, l’Ordre des Prémontrés23.
Cet Ordre qui adopte la règle de saint Augustin24, associe la vie commune en abbaye et la vie apostolique (ministère paroissial, Missions intérieures, aumôneries en lycées et collèges)25.

Au XIIIème siècle, l’enrichissement de l’Église suscite - en réaction - la création des Ordres mendiants, appelés ainsi en raison de leur vœu de pauvreté.
Parmi les Ordres mendiants, il faut citer :
- l’Ordre des Frères mineurs (O.F.M) ou franciscains fondé par saint François d’Assise (1189-1226).
- l’Ordre des Frères prêcheurs (O.P) ou dominicains fondé en 1215 par saint Dominique (1170-1221).
Les uns et les autres mènent une vie communautaire tout en se livrant à l’apostolat, à l’extérieur de leur couvent.
Les franciscains choisissent de vivre dans le plus grand dépouillement. Ils considèrent qu’il n’y a qu’une seule puissance : celle de l’amour envers toute personne quelle qu’elle soit. Ils se veulent frères et sœurs de tous et plus particulièrement des plus pauvres26.
Sous la direction de François, sainte Claire d’Assise (1193-1253) fonde en 1212, un Ordre de femmes partageant le même idéal de pauvreté et de fraternité, mais à l’intérieur d’une clôture : l’Ordre des clarisses.

Au XVIème siècle, un franciscain trouvant que l’Ordre s’est trop éloigné de la règle de saint François, entreprend de lui redonner son idéal d’authentique pauvreté. Il fonde en 1525, l’Ordre des capucins27 qui se consacre exclusivement aux milieux les plus défavorisés.

L’Ordre des dominicains choisit la Règle de saint Augustin parce que celle-ci associe vie communautaire et apostolique.
Il est principalement voué à la prédication et à l’enseignement de haut niveau ; d’où une très grande place donnée à la formation intellectuelle et spirituelle des Frères.
Leur mission apostolique est très variée. Outre la prédication, les dominicains ont pour activités : l’enseignement dans les universités, la recherche théologique, les missions, les aumôneries etc.
La branche féminine de l’Ordre a précédé la branche masculine, avec la fondation en 1207, par Dominique, à Prouille28, d’une communauté de femmes contemplatives, les dominicaines29.
Parmi les Ordres mendiants, sont rangés également les Ermites de saint Augustin .
Beaucoup d’ermites s’étant mis sous la Règle de saint Augustin, le pape Alexandre IV les regroupe en 1256, sous le nom d’Ordre des Ermites de saint Augustin. Comme les dominicains, ils se consacrent essentiellement à la prédication.
Quant aux Augustines30 - qui se répartissent dans plusieurs Congrégations - elles se vouent principalement aux malades, dans les hôpitaux et cliniques.

Au XVIème siècle, c’est l’Ordre du Carmel tel qu’on le connaît aujourd’hui qui est fondé.
Le nom de carmes et de carmélites est donné dès le XIIème siècle aux ermites qui s’installent dans les grottes du mont Carmel31, près de Haïfa32.
Chassés par les musulmans, carmes et carmélites se réfugient en Europe au XIIIème siècle, et adoptent une règle proche de celle de saint François33.
En pleine Réforme catholique34, sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) et saint Jean de la Croix (1542-1591) entreprennent de rétablir l’Ordre selon la règle primitive, c’est-à-dire exclusivement centrée sur la pauvreté et une vie contemplative stricte.
La spiritualité carmélitaine consiste à se mettre en communion intime avec le Christ pour qu’Il conduise au Père. Pour connaître cette expérience, il faut accepter humblement, comme le prophète Élie au mont Carmel, d’entrer intérieurement dans le désert, et de faire silence pour se laisser envahir par Dieu.
La vocation du carme est fondamentalement missionnaire parce qu’elle consiste à se laisser pénétrer par Dieu pour le faire connaître au monde par rayonnement spirituel.
Les carmes vivent en communauté, s’adonnent en priorité à la vie contemplative et secondairement à un apostolat de type spirituel ; si nécessaire à l’extérieur du couvent35.
Quant aux carmélites, elles vivent, en majorité, cloîtrées et se vouent à la seule contemplation.

En 1535, sainte Angèle de Merici (1474-1540), en vue de préparer les jeunes filles à faire de leur foyer un centre de vie chrétienne, fonde, avec un groupe de femmes, à Brescia en Italie, une Congrégation de religieuses enseignantes et éducatrices de jeunes filles qu’elle met sous le patronage de sainte Ursule36. D’où le nom d’ursulines donné aux membres de la Congrégation.
En 1572, Charles Borromée, archevêque de Milan soumet les ursulines à la Règle de saint Augustin. Elles prononcent alors les trois vœux (pauvreté, chasteté et obéissance) et se voient imposer la vie commune. Peu après, la Congrégation est officiellement reconnue par le pape Grégoire XIII.
L’une des branches de la famille spirituelle créée par Angèle de Merici à laquelle est donné le nom d’Union romaine de l’Ordre de sainte Ursule, est un institut religieux international dans lequel contemplation et apostolat se vivifient réciproquement.
La mission essentielle des ursulines est l’éducation sous les formes les plus diverses37.

Egalement au XVIème siècle, saint Ignace de Loyola (1491-1550) fonde en 1540 - avec un petit groupe d’étudiants (parmi eux, saint François-Xavier) - un Ordre, auquel il donne le nom de "Compagnie de Jésus".
Ignace de Loyola se fixe pour mission de propager d’une façon très organisée la foi catholique38 : par l’étude39, la prédication, les "Exercices spirituels40", l’enseignement.
En plus des trois vœux (pauvreté, chasteté et obéissance) que font habituellement les religieux, Ignace ajoute : le vœu d’obéissance au pape. Les jésuites41 sont appelés à se mettre totalement à son service.
Comme les dominicains, ils sont voués à des tâches très diverses : enseignement de haut niveau (notamment au service de la jeunesse et du clergé), recherches théologiques, missions, contacts étroits avec les scientifiques et le monde athée, etc.

Pour aider les personnes à découvrir ce à quoi le Seigneur les appelle, les jésuites pratiquent l’art du discernement spirituel42.

Au XVIIème siècle, également dans le contexte de la contre Réforme, plusieurs Congrégations voient le jour  en France :
Les sœurs de la Visitation, communément appelées Visitandines :
Cette Congrégation qui est fondée en 1610, conjointement par saint François de Sales (1567-1622) et sainte Jeanne de Chantal (1572-1641) - laquelle en aura la charge - allie vie contemplative et visites auprès des malades et des plus pauvres. A l’origine, les visitandines ne sont donc pas cloîtrées. C’est sous la pression de l’évêque de Lyon que la Congrégation est contrainte de renoncer à ses activités à l’extérieur de la communauté, et à vivre cloîtrée43.
La Congrégation des Visitandines adopte la Règle de saint Augustin44.

Les Lazaristes et les Sœurs de saint Vincent de Paul :
Après avoir fait le constat que la misère matérielle et intellectuelle, morale et religieuse du monde rural est liée à celle du clergé qui souffre des mêmes maux, saint Vincent de Paul (1581-1660) a l’idée de fonder en 1625 "la Congrégation de la Mission" : une société de prêtres destinés à l’évangélisation des campagnes.
C’est lorsque la maison mère s’installe à Paris dans le quartier Saint Lazare, que les membres de cette Congrégation seront appelés lazaristes45.
Par après, Vincent de Paul confiera également aux lazaristes la direction de séminaires qui est l’une des grandes urgences de son temps46.
En lien avec sainte Louise de Marillac (1599-1660), Vincent de Paul fonde en 1633 "la Congrégation des Filles de Charité" également appelées "Sœurs de saint Vincent de Paul". Cette Congrégation est la première Congrégation féminine à échapper à la clôture.
Comme l’écrit Vincent de Paul dans la Règle :
« les sœurs auront pour monastère les maisons des malades,  pour clôture, la rue et les salles d’hôpitaux ; pour chapelle, l’église paroissiale. »
Consacrées au service des malheureux et des plus pauvres, elles s’y adonnent sous des formes très diverses : santé, service social, enseignement, orphelinats, foyers de jeunes filles, aides ménagères, accompagnement des personnes âgées, etc47.

C’est également au XVIIème siècle qu’un petit groupe d’hommes : Jean Eudes, Jean-Jacques Olier, Vincent de Paul et d’autres qui ont pour maître le cardinal Pierre de Bérulle, donnent naissance à une nouvelle spiritualité qu’on appellera ultérieurement : l’École française de spiritualité48.

Au XVIIIème siècle, l’italien saint Alphonse de Ligori (1696-1787) très ému par la misère matérielle et spirituelle des populations rurales, fonde en 1732 avec quatre compagnons, la Congrégation du Très Saint Rédempteur.
Vivant en communauté, les rédemptoristes - c’est ainsi qu’on les appelle - exercent un apostolat aux formes très variées : missions paroissiales, retraites et pèlerinages, etc49.

Au XIXème siècle, après la Révolution française, une multitude de Congrégations sont créées, particulièrement en France50.

Au XXème siècle, de nouvelles et nombreuses Communautés51 voient le jour. Citons en quelques unes :
Dans le sillage de Charles de Foucault (1858-1916) dont la devise était "continuer de vivre radicalement la vie de Jésus à Nazareth", naissent plusieurs instituts :

Les Petits Frères de Jésus et les Petites Sœurs de Jésus (en 1933) puis les Petites Sœurs de Nazareth (en 1966). Les uns et les autres associent vie contemplative et insertion dans un milieu pauvre non chrétien.
En 1951, une nouvelle communauté est fondée près de la ville de Sens : la Famille monastique de Bethléem52, de l’Assomption de la Vierge53 et de saint Bruno. Elle commence avec la création d’une branche féminine suivie, 25 ans plus tard, par une branche masculine.
De caractère contemplatif, la communauté adopte la spiritualité et le type de vie semi érémitique des Chartreux54.

La communauté des Béatitudes55 est fondée par Gérard Croissant56à Montpellier en 1973, à l’initiative de deux couples qui cherchent à réaliser dans l’esprit du Concile Vatican II une nouvelle forme de vie communautaire : celle du Peuple de Dieu, où laïcs et consacrés vivent et prient ensemble.
En 1976, la communauté s’installe au couvent Notre-Dame en Cordes-sur-Ciel, dans le Tarn.
Vivant en commun, les membres sont des moines, des moniales et des laïcs, dont des couples avec enfants. Prière, adoration, célébrations liturgiques forment la base de la vie communautaire.
De spiritualité carmélitaine, la communauté des Béatitudes se nourrit essentiellement des œuvres de Jean de la Croix, de Thérèse d’Avila et de Thérèse de Lisieux, et mène une vie de pauvreté et d’obéissance.
Sensible aux racines juives du christianisme, elle a en outre pour particularité d’associer les traditions de l’Église catholique à des pratiques inspirées du judaïsme.
Dans quelques maisons, des séances d’accompagnement psychothérapique ont donné lieu à de très graves déviances57.
En 2007, le Vatican et les évêques de France, suite à plusieurs plaintes, ont demandé à la communauté de remédier fermement à ces dérives58.
Actuellement la communauté des Béatitudes, pour se reconstruire, travaille patiemment et humblement à sa refondation ; une refondation qui s’opère dans une communauté fragilisée par le départ de la moitié de ses 1 500 membres.

Parmi les communautés qui ont adopté la spiritualité carmélitaine, il faut citer également : Notre-Dame-de-Vie.
Cet institut situé dans un très ancien sanctuaire marial du VIème siècle, est fondé en 1932 à Venasque, dans le Vaucluse, après la rencontre du Père carme Marie-Eugène avec trois jeunes enseignantes attirées par l’idéal du Carmel.
En 1964, l’institut rassemble d’abord une branche féminine, puis masculine et enfin des prêtres ; toutes et tous cherchant à associer dans le quotidien, action et contemplation.
Cet institut séculier est reconnu, en 1973, de droit pontifical. Tous ses membres effectuent leur formation – deux années durant – à l’écart du monde, partagent une vie communautaire fraternelle, et s’initient à l’oraison59. A l’issue de ces deux années, ils prononcent les trois vœux : pauvreté, chasteté et obéissance.
Les laïcs exercent une activité professionnelle, et vivent seuls ou en petits groupes de trois ou quatre.
Quant aux prêtres, ils se mettent généralement au service de leur diocèse d’origine. Certains se consacrent au service de l’institut, soit pour former théologiquement et spirituellement60 ceux et celles qui projettent d’être membres de Notre-Dame de Vie61, soit pour animer des retraites spirituelles62.
Tous les douze ans, les membres de l’institut sont invités à prendre une année de ressourcement.

Le Chemin Neuf63, créé en 1973 par le Père jésuite Laurent Fabre. Cette communauté, à vocation œcuménique, est née d’un groupe de prière charismatique. Elle est reconnue comme Congrégation religieuse en 1993.
Elle est composée de personnes (célibataires consacrés, et couples avec ou sans enfants) qui vivent en fraternités.
Nourris de la spiritualité ignacienne, les uns et les autres s’engagent - comme les membres de la Compagnie de Jésus - sur quatre points : évangélisation, formation, discernement et engagement.
Certains membres de la Congrégation exercent une responsabilité pastorale ou diocésaine. Depuis une vingtaine d’années, le Chemin Neuf s’est vu confier un certain nombre d’abbayes que les moines ne parvenaient plus à entretenir faute de vocations.
Parmi tous les monastères occupés désormais par le Chemin neuf, il faut citer la superbe abbaye bénédictine d’Hautecombe en Savoie. Le Père Fabre en a fait aussitôt un centre international œcuménique, ouvert aux jeunes pour leur dispenser une formation théologique, biblique et spirituelle, dans un climat de prière et de vie communautaire.
Plus récemment, le Chemin Neuf s’est vu proposer par les chartreux d’occuper leur immense monastère de Saragosse, en Espagne. Là encore, le Père Fabre y a fondé un nouveau centre international de formation ; particulièrement pour les familles64.
Un certain nombre d’évêques ont également fait appel à des prêtres du Chemin Neuf pour assurer un ministère en paroisse.
En plus de retraites spirituelles, le Chemin Neuf anime un mouvement du nom de "Cana", qui propose aux couples (unis, en difficulté, divorcés ou séparés) des sessions en vue de réfléchir sur le sens du mariage chrétien, sur la famille, sur la nécessité du dialogue, sur le pardon, la sexualité, l’apostolat, etc.
Le groupe des Dombes qui, sous la dépendance du Chemin Neuf, réunit des théologiens protestants et catholiques, dispense une formation biblique, théologique et philosophique65.

L’Emmanuel est une association de droit pontifical fondée en 1976 par Pierre Goursat et Martine Laffitte-Catta, à partir d’un groupe de prière qu’ils ont formé à Paris.
Rassemblant des personnes de divers états de vie (célibataires, couples, prêtres, religieuses)66, cette communauté adopte une spiritualité qui repose sur l’adoration eucharistique, l’évangélisation et la compassion.
Ses membres - en majorité des laïcs - se réunissent chaque semaine par maisonnée, pour un temps de prière, de méditation de l’évangile et de partage. Ils peuvent faire appel à un accompagnateur et bénéficier d’une formation pour approfondir leur foi.
Tous les membres de l’Emmanuel sont tenus à verser à la communauté une partie de leurs revenus, en fonction de leurs possibilités et de leur charges familiales.
Les évêques de plusieurs diocèses ont confié à l’Emmanuel des paroisses67 avec en particulier le souci des jeunes, ainsi que des lieux de pèlerinage comme le sanctuaire de Paray-le-Monial en Saône et Loire.
C‘est dans ce sanctuaire que la communauté organise chaque année des sessions de prière et de formation qui rassemblent 20 000 à 30 000 fidèles.
L’Emmanuel organise également des sessions sur l’art qui sont à l’origine de la création du Centre artistique chrétien "Magnificat"; lequel a pour but de favoriser des rencontres entre artistes et chrétiens.
La communauté a aussi développé plusieurs mouvements dont :
"Fidesco" qui, pour un an ou deux, envoie des volontaires dans les pays du Sud pour mettre leurs compétences professionnelles au service des populations en voie de développement.
"Amour et Vérité": une association (constituée de couples, de médecins, de psychologues, de conseillers conjugaux et de prêtres) qui propose des temps de formation, des retraites, des échanges entre couples dans une atmosphère conviviale.
L’Emmanuel assure également une permanence téléphonique  24 heures sur 24 : "S.O.S Prière68".
La communauté possède en outre une maison d’édition qui fait paraître mensuellement un journal : "Il est vivant".

Les Foyers de Charité. Ils sont nés à l’initiative d’une laïque : Marthe Robin69 (1902-1981).
Lorsqu’un prêtre lyonnais, le Père Finet, qu’elle ne connaît pas, lui rend visite en 1936, Marthe Robin lui demande - en disant que "c’est de la part du Seigneur" - d’ouvrir « un foyer de charité de lumière et d’amour » pour animer des retraites spirituelles dans le plus grand silence.
Présents dans une quarantaine de nations, les Foyers de Charité, au nombre d’environ 70 dont 14 en France, rassemblent des personnes désireuses de vivre comme les premiers chrétiens. Toutes mettent leurs biens en commun et se consacrent à l’annonce de l’évangile. Elles le font principalement en animant des retraites spirituelles de six jours, dans un cadre familial et un climat de silence.
Les Foyers de Charité sont composés d’environ 1 200 célibataires (hommes et femmes) et de quelques familles ainsi que d’une centaine de prêtres.
Toutes et tous se mettent entièrement au service des retraitants.

Les Focolari. Ce mouvement est né en 1943 dans la ville de Trente70, sous l’impulsion de Chiara Lubich (1920-2008).
Face aux exactions et aux destructions lors de la seconde guerre mondiale71, Chiara voyant qu’ici-bas "tout passe", décide de consacrer sa vie à Dieu.
A partir de ce moment là, elle redécouvre l’évangile qu’elle appelle "Parole de vie" et qu’elle ne cesse de commenter aux membres du mouvement qu’elle va créer.
En 1943, en effet, avec quelques compagnes, elle fonde le premier "focolare72".
L’objectif de ce petit groupe est de réaliser la prière de Jésus à son Père : « que tous soient un » ; une réalisation qui ne peut aboutir, dit-elle, qu’en appliquant ce que demande l’évangile, à savoir l’amour et le respect de toute personne.
Cet objectif d’unité (unité de la personne elle-même, et unité des hommes entre eux) attire des familles, des jeunes, des prêtres, des religieux et religieuses, mais aussi des personnes engagées professionnellement dans les différents domaines : sociaux, économiques, politiques. Au niveau paroissial, le mouvement centre principalement ses activités sur la pastorale de la famille.
Peu à peu, le mouvement qu’anime Chiara prend de l’ampleur. Approuvé en 1962 par le Saint Siège, il s’implante dans tous les continents et presque tous les pays, d’autant que la spiritualité des Focolari est adoptée par des chrétiens d’autres Églises que celle de l’Église catholique, et même par des fidèles d’autres religions.
Aujourd’hui, plus de 100 000 personnes à travers le monde, dont près de 3 000 en France, adhèrent au mouvement Focolari.

Les Fraternités monastiques de Jérusalem. Elles sont nées en 1975 à l’initiative du Père Pierre-Marie Delfieux aumônier des étudiants de la Sorbonne. Après ses deux années érémitiques dans le Hoggar au Sahara, il s’est fait cette réflexion :
« Ce que les premiers moines allaient chercher dans le désert, nous le trouvons aujourd’hui dans la ville : en choisissant de prier au cœur des villes, nous voulons signifier que notre vie est au cœur de Dieu. »
A son retour à Paris, le Père Delfieux va trouver le cardinal François Marty pour lui demander un endroit permettant à des hommes et des femmes de vivre sans clôture et d’exercer à mi-temps une activité salariée, tout en ayant de vrais temps de solitude.
Les Fraternités monastiques de Jérusalem ont ainsi pour but de faire l’expérience d’une vie de moines et de moniales au cœur des villes, et de chercher à adapter cette vie aux exigences des temps actuels.
Elles sont actuellement attachées à l’église saint Gervais (à Paris), à l’abbaye de Vézelay (dans l’Yonne) et au Mont saint Michel (dans la Manche)73.
Pourquoi Jérusalem ? « Parce que Jérusalem est le ville donnée par Dieu aux hommes et bâtie par les hommes pour Dieu. »
Les Fraternités monastiques ont reçu leur Constitution signée par le cardinal Lustiger en 1991.
Depuis quelques années, elles retransmettent en direct, depuis l’église saint Gervais, leur liturgie sur la chaîne K.T.O74.
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1 depuis la conversion de l’empereur romain Constantin au christianisme, vers l’année 312.
2 d’où le nom "d’ermite" (du grec "eremos", "désert") donné à ce type de moine.
3 auprès des malades, des vieillards, des handicapés etc. Saint Basile fonde des maisons spécialisées pour les accueillir et les soigner.
4 dans la Vienne.
5 dans l’Indre et Loire.
6 Iles de la Méditerranée, au large des Alpes maritimes.
7 avec mise en commun de tous les biens personnels.
8 Saint Augustin veut également faire de ces monastères, des lieux de prière commune et de formation continue.
9 du grec "kanon", "règle".
10 au nord de Naples.
11 en Ombrie (Italie).
12 En raison de son caractère équilibré, la Règle de saint Benoît sera adoptée par beaucoup d’autres Ordres religieux. C’est en raison du succès de sa règle que saint Benoît est appelé « le patriarche des moines d’Occident. »
13 On compte actuellement dans le monde environ 8 000 bénédictins et 16 000 bénédictines.
14 Localité de l’Hérault.
15 Voir "Brève histoire des Conciles". Tome II. Page 9.
16 dans l’Aube.
17 du nom de monastère de Cîteaux, en Côte d’or, fondé par saint Robert de Molesmes (1024-1111), le premier à réagir contre le mode de vie des moines de Cluny et à tenter de rétablir la règle voulue par saint Benoît.
18 Localité des Yvelines, près de Versailles.
19 On compte aujourd’hui dans le monde, environ 2 500 moines trappistes et 1 800 moniales trappistines.
20 entre la Savoie et l’Isère.
21 adjectif dérivé du mot : la Chartreuse.
22 Dans le monde, l’Ordre des chartreux rassemble seulement environ 450 moines et moniales.
23 du nom de la ville de Prémontré, entre Laon et Soissons.
24 d’où le nom de "chanoines" donnés aux religieux.
25 Dans le monde, l’Ordre des Prémontrés compte aujourd’hui environ 2 000 religieux et religieuses répartis dans 32 abbayes dont 2 en France.
26 A l’origine, les franciscains étaient des religieux itinérants qui ne possédaient pas de monastère, et qui allaient de villes en villes pour aller à la rencontre d’une population en pleine évolution.
27 appelés ainsi en raison du grand capuchon que porte leur vêtement.
28 dans l’Aude, près de Toulouse.
29 L’ensemble de l’Ordre dominicain compte environ dans le monde 9 000 religieux (frères et moniales).
30 Les Augustines suivent la Règle que saint Augustin donna à un monastère féminin fondé par sa sœur, à Hippone.
31 comme l’avait fait le prophète Elie pour se mettre en présence de Dieu.
32 ville côtière au nord d’Israël.
33 c’est pourquoi, ils sont également classés, à l’époque, parmi les "Mendiants".
34 en réaction contre la Réforme protestante.
35 Les carmes réformés au XVIème siècle prennent le nom de "carmes déchaux" parce qu’à la place de chaussures, ils portent des sandales, signes de pauvreté.
36 une sainte qui, selon la légende, aurait vécu au IIIème siècle et qui, accompagnée de 11 000 jeunes filles vierges, serait morte martyre pour avoir refusé d’épouser le roi des Huns .
37 En France où la Congrégation des Ursulines est implantée depuis 1586, on compte aujourd’hui environ 470 ursulines.
38 dans le contexte de la Réforme protestante.
39 Les membres de la Compagnie de Jésus reçoivent une longue et solide formation intellectuelle et spirituelle.
40 Les "Exercices spirituels" d’Ignace de Loyola invitent le jésuite, mais aussi toute personne qui le désire, à progresser dans la purification du coeur, à rechercher les dons qu’il a reçus de Dieu, à prendre conscience de son appartenance au Corps du Christ, et à se mettre à la lumière de l’Esprit Saint pour trouver sa mission au sein de l’Église.
41 c’est ainsi qu’on appelle les membres de la Compagnie de Jésus.
42 Actuellement, il y a environ 20 000 jésuites dans le monde.
43 Dans le monde, l’Ordre compte environ 3 000 visitandines réparties dans 155 monastères.
44 Au milieu du XIXème siècle, saint Jean Bosco, prêtre de Turin, crée un institut voué à l’éducation de la jeunesse et placé sous le patronage de saint François de Sales. C’est à ce moment là que naissent les Congrégations de salésiens et de salésiennes.
45 La Congrégation compte aujourd’hui environ 4 600 membres dans le monde.
46 Les lazaristes dirigeront des grands séminaires jusqu’au début du XXème siècle.
47 La Congrégation des Soeurs saint Vincent de Paul est la plus nombreuse dans le monde. Rien qu’en France, on en compte actuellement 1 300.
48 Voir "Brève histoire des Conciles".Tome III. Pages 83-86.
49 La Congrégation compte aujourd’hui près de 6 000 rédemptoristes dans le monde.
50 Voir "Brève histoire des Conciles". Tome IV. Pages 12-13.
51 dont certaines (peu avant ou après le Concile Vatican II) sont issues du Renouveau charismatique qui s’est développé aux Etats-Unis, au sein de groupes de prière qui ont fait parfois l’expérience de l’effusion de l’Esprit Saint (d’où le nom de charismatique) .
52 ce nom de Bethléem vient du fait que la première communauté était aménagée dans une ancienne étable.
53 suite à la promulgation du dogme de l’Assomption en 1950.
54 La Famille de Bethléem regroupe actuellement environ 800 membres dans le monde.
55 Appelée à l’origine : "Lion de Juda", en raison de ses liens avec le judaïsme.
56 Gérard Croissant (alias Ephraïm): un ancien protestant devenu diacre catholique.
57 des séances mélangeant la psychothérapie et le spirituel.
58 Parmi les mesures prises, Ephraïm, le fondateur, et le premier supérieur général, Philippe Madre, tous deux diacres permanents, sont réduits à l’état laïque et obligés de démissionner. Quant à la maison des Cordes-en Ciel, décision a été prise de la fermer et de chercher un autre lieu d’implantation.
59 Les membres de Notre-Dame-de Vie sont invités à faire deux heures d’oraison quotidienne.
60 Cette formation se tient dans le "studium": une sorte de mini université internationale habilitée à délivrer des diplômes (baccalauréat et licence de théologie).
61 ou des personnes qui veulent simplement approfondir leur vie spirituelle.
62 En 2007, les membres de l’institut sont au nombre d’environ 600 répartis dans une quinzaine de pays.
63 Le Chemin Neuf tire son nom du premier lieu de réunion de prière à Lyon.
64 Il faut citer également la présence du Chemin Neuf : dans l’abbaye cistercienne de Notre-Dame- des Dombes (Ain) ; dans le carmel d’Aire-sur-Adour (Landes) ; dans l’abbaye de Boquem (Côtes d’Armor) et dans certaines abbayes bénédictines à l’étranger.
65 La Congrégation du Chemin Neuf compte plus de 1 800 membres (1600 adultes engagés ou consacrés et une petite centaine de prêtres) répartis dans 26 pays.
66 Actuellement, l’Emmanuel rassemble dans 57 pays, environ 8 000 membres dont 235 prêtres, une centaine de séminaristes et 170 religieuses.
67 L’Emmanuel a la responsabilité d’une quarantaine de paroisses en France (dont celle de la Trinité à Paris), en Allemagne, Portugal et Autriche.
68 Une personne se trouve à tous moments au bout du fil, écoute les détresses qui lui sont confiées et les recommande au Seigneur devant le Saint Sacrement.
69 Originaire de Chateauneuf-de-Galaure dans la Drôme, Marthe Robin, encore très jeune devient peu à peu complètement paralysée et aveugle, et dans l’impossibilité de s’alimenter. L’eucharistie est sa seule nourriture. Elle est persuadée que c’est par la souffrance qui l’unit à la Passion du Christ qu’elle peut se donner totalement à Dieu. Son rayonnement devient tel que des milliers de personnes se rendent à son chevet pour recevoir soutien ou conseils.
70 Au nord de l’Italie
71 sa maison familiale elle-même est détruite.
72 mot italien d’origine latine signifiant "maintenir le feu dans le foyer".
73 Il existe également une Fraternité à Cologne, à Bruxelles et à Montréal.
74 Chaîne de télévision catholique française créée sous l’impulsion de l’archevêché de Paris en 1999.

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