lundi 22 juillet 2013

La constitution sur la liturgie (Sacrosanctum concilium)

La liturgie : un dialogue entre Dieu et son peuple

Un peu d'histoire : voir "La vie liturgique avant Vatican II".

La Constitution sur la liturgie est sans conteste le texte qui lança la réforme la plus spectaculaire, en ce sens qu’elle a conduit les assemblées chrétiennes à changer profondément - et souvent très rapidement - des habitudes séculaires1.
Dès sa première rédaction, le schéma sur la liturgie est conçu dans une perspective novatrice, encore que la plupart de ses propositions ne fassent que reprendre de très anciennes traditions2. Toutes les dispositions formulées dans le schéma, à savoir : l’importance de la Parole de Dieu, la prière universelle, la communion sous les deux espèces, la concélébration, l’usage des langues locales, la participation active des fidèles, etc. figurent déjà dans les liturgies des premiers siècles de l’Eglise3.

Malgré de très vives critiques de certains Pères conciliaires, le schéma de la Constitution sur la liturgie est approuvé par presque 98% des participants.
Après lecture de l’ensemble de la "Constitution sur la Sainte Liturgie", on relèvera l’importance de deux déclarations :
  • la première, dans laquelle les Pères affirment que la liturgie n’est pas d’abord une démarche humaine, mais la continuation de la rédemption de l’homme opérée par Dieu en Jésus Christ : « C’est pourquoi, de même que le Christ fut envoyé par le Père, ainsi lui-même, à son tour, envoya ses apôtres, remplis de l’Esprit Saint, non seulement pour qu’ils prêchent l’évangile à toute créature… mais aussi afin qu’ils exercent cette œuvre de salut qu’ils annonçaient, par le sacrifice et les sacrements autour desquels gravite toute la vie liturgique. » (SL chp I n°6).
  • la seconde qui reprend et complète la première : « C’est donc à juste titre que la liturgie est considérée comme l’exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ, exercice dans lequel la sanctification de l’homme est signifiée par des signes sensibles… et dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus Christ, c'est-à-dire par le Chef et ses membres. Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu’œuvre du Christ et de son Corps qui est l’Eglise, est l’action sacrée par excellence dont nulle autre action de l’Eglise ne peut atteindre l’efficacité au même titre et au même degré. » (SL chp I n°7,2).
Il résulte de ces deux déclarations que, dans la liturgie, l’initiative appartient au Christ. C’est Lui le premier acteur ; c’est Lui qui poursuit l’histoire du salut4 par ses Paroles et ses Gestes d’amour que sont les sacrements.
Dans la liturgie, le Christ est, en effet, présent à tous moments : « Le Christ est toujours là auprès de son Eglise, surtout dans les actions liturgiques.
Il est là présent dans le sacrifice de la messe et dans la personne du ministre5
Il est là présent par sa puissance dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa Parole, puisque c’est lui qui parle pendant qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures.
Enfin, il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes, lui qui a promis : "là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux
"6. » (SL chp I n°7).

En toute célébration liturgique, l’homme, dans sa liberté, est appelé à se manifester à cette présence du Seigneur. En réponse à ses Paroles et ses sacrements, il est appelé, en retour, à louer Dieu pour son amour ; cette louange n’étant pas la voix d’un homme pris individuellement, mais celle d’une Communauté7 que Paul appelle le Corps mystique du Christ8.
Ainsi, dans toute célébration liturgique, il y a un second acteur : le peuple de Dieu9. On peut donc dire que la liturgie est l’action conjointe du Christ et de son Eglise ou encore : le moment où Dieu dialogue avec son Peuple et réciproquement. En toute célébration liturgique, il n’y a pas seulement coopération mais une véritable synergie entre le Christ et son Église.
Voila pourquoi, concluent les Pères conciliaires, « la liturgie est le sommet auquel tend l’Action de l’Église, et en même temps, la source d’où découle toute sa vertu. ». (SL chp I n°10).

Cela ne signifie pas que la liturgie est une parenthèse cultuelle dans nos vies, mais que la liturgie est la source qui nous est proposée pour irriguer toute notre vie.

La participation active des fidèles aux célébrations liturgiques

Étant la manifestation de la rencontre du Seigneur avec son Peuple, la liturgie implique une participation active des fidèles10. Cette "participation active" est tellement essentielle aux yeux des Pères du Concile que l’expression revient pas moins de seize fois dans la Constitution. Elle est, disent-ils, non seulement un droit mais un devoir, en raison du sacrement du baptême qu’ont reçu les fidèles11 :
« La Mère Eglise désire fortement que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui est, en vertu du baptême, un droit et un devoir pour le Peuple de Dieu. Cette participation pleine et active de tout le peuple doit être recherchée avec le plus grand soin dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. Elle est, en effet, la source première et indispensable à laquelle les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien.
C’est pourquoi elle doit être recherchée avec ardeur par les pasteurs d’âmes, dans toute l’action pastorale, avec la pédagogie nécessaire
. » (SL chp I n°14,1)12.

Cette participation active, c'est-à-dire s’exprimant par des paroles et des gestes doit être "consciente"; la Constitution signifiant par là que les fidèles ne doivent pas se comporter « comme des spectateurs étrangers et muets » (SL chp II n°48), mais comme des acteurs qui comprennent ce qu’ils entendent, prononcent et font.
D’où l’invitation à utiliser la langue en usage dans leur pays respectif :
« L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera maintenu dans les rites latins. Toutefois, soit dans la messe, soit dans l’administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple ; on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures, "la prière commune13" et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants…
La traduction du texte latin dans la langue du pays, à employer dans la liturgie, doit être approuvée par l’autorité ecclésiastique ayant compétence sur le territoire
14. » (SL chp I n°36,1et 3).

Les Pères demandent également que les célébrants s’expriment dans un langage intelligible, c'est-à-dire suffisamment clair pour que les fidèles puissent entrer aisément dans l’intelligence du message que l’Église veut leur transmettre de la part du Seigneur :
« Pour que le peuple chrétien puissent obtenir plus sûrement des grâces abondantes dans la liturgie, la sainte Mère l’Église veut travailler sérieusement à la restauration générale de la liturgie elle-même… Cette restauration doit consister à organiser les textes et les rites de telle façon qu’ils expriment avec plus de clarté les réalités saintes qu’ils signifient, et que le peuple chrétien… puisse facilement les saisir et y participer pour une célébration pleine, active et proprement communautaire. » (SL chp I n°21).

Pour promouvoir la participation extérieure, écrit la Constitution, « on favorisera les acclamations du peuple, les réponses, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques et aussi les actions ou gestes et les attitudes corporelles. » (SL chp I n°30).

En demandant que la participation des fidèles soit également "pleine", les Pères entendent par là qu’elle soit non seulement "extérieure" mais aussi et surtout "intérieure15" ; et cela aux différentes étapes des célébrations liturgiques (liturgie de la Parole et liturgie sacramentelle).
Pour que les fidèles puissent intérioriser - et c’est ce qui est le plus important - ce qu’ils entendent et voient, les Pères conciliaires enseignent qu’ils doivent comprendre que « les prières adressées à Dieu par le prêtre16 qui préside l’assemblée en la personne du Christ, sont formulées au nom de tout le peuple et de tous les assistants. » (SL chp I n°33), et qu’en conséquence, les fidèles doivent, par la pensée, s’unir intérieurement au prêtre. En se mettant en profonde communion avec lui, ils rendent grâce à Dieu. Par les mains du célébrant, ils offrent le Christ et s’offrent eux-mêmes.

L’éducation à cette intériorisation se fera notamment, ajoutent les Pères, en introduisant au cours des célébrations "des temps de silence". (SL chp I n°30). Cependant le Peuple de Dieu ne parviendra à cette "participation active, consciente et pleine" que dans la mesure où le clergé est lui-même formé :
« Pour que les pasteurs soient profondément imprégnés de l’esprit et de la force de la liturgie et soient capables de l’enseigner, il est nécessaire qu’on pourvoie en premier lieu à leur formation liturgique… dans des instituts spécialement destinés à cette tâche… (séminaires, instituts de liturgie, maisons d’études des religieux, facultés catholiques). Dans les séminaires et les maisons d’études des religieux, l’enseignement de la liturgie devra être placé parmi les disciplines nécessaires et majeures. » (SL chp I n°15 et 16).

Liturgie et unité de l'Eglise

Si la liturgie, précise la Constitution, doit refléter dans son contenu théologique et pastoral, l’unité de l’Église du Christ, cette unité ne signifie pas uniformité. En raison de la diversité des cultures, des coutumes et des sensibilités qui existent entre les nations, mais aussi en raison des changements de mentalités qui se produisent au cours des âges dans les différentes sociétés, l’Église, dit le Concile, s’efforcera d’adapter le langage et les rites en fonction des populations auxquelles elle s’adresse :
« La liturgie comporte une partie immuable17, celle qui est d’institution divine, et des parties sujettes au changement qui peuvent varier au cours des âges, ou même le doivent s’il s’y est introduit des éléments qui correspondent mal à la nature intime de la liturgie elle-même, ou si ces parties sont devenues inadaptées. » (SL chp I n°21). « Pourvu que soit sauvegardée l’unité substantielle du rite romain, on admettra des différences légitimes et des adaptations aux diverses communautés, régions et aux divers peuples, surtout dans les missions. » (SL chp I n°38).

Bien plus, l’Église veillera à maintenir des traditions propres à certaines nations ou régions, dans la mesure où celles-ci sont compatibles avec le message évangélique :
« L’Église, dans les domaines qui ne touchent pas la foi ou le bien de toute la communauté, ne désire pas, même dans la liturgie, imposer la forme rigide d’une formulation unique : bien au contraire, elle cultive et promeut les qualités et les dons des divers peuples et nations ; tout ce qui, dans leurs mœurs, n’est pas indissolublement solidaire de superstitions et d’erreurs, elle l’examine avec bienveillance et, si elle peut, elle le conserve sans altération; qui plus est, elle l’admet parfois dans la liturgie elle-même, pourvu que cela puisse se concilier avec les principes d’un véritable et authentique esprit liturgique. » (SL chp I n°37).

Le Concile tient le même langage au sujet de l’art :
« L’Église n’a jamais considéré aucun style artistique lui appartenant en propre, mais selon le caractère et les conditions propres des peuples, et selon les exigences des divers rites, elle a admis les genres de chaque époque produisant au cours des siècles un trésor artistique qu’il faut conserver avec tout le soin requis. Que l’art de notre époque et celui de tous les peuples et de toutes les nations ait, lui aussi, la liberté de s’exercer dans l’Eglise. » (SL chp VII n°123).

Liturgie et œcuménisme

Il ne fait pas de doute que "le Secrétariat pontifical pour l’unité des chrétiens18" fondé par Jean XXIII juste avant le Concile, et la présence d’observateurs orthodoxes, protestants et anglicans dans les différentes commissions du Concile, ont conforté l’Eglise catholique dans sa volonté d’entreprendre certaines réformes liturgiques déjà amorcées sous le pontificat de Pie XII.

C’est ainsi que les Pères conciliaires19 mettront le Mystère Pascal au centre de l’année liturgique20 : « L’année liturgique sera révisée de telle sorte… que les fidèles seront nourris par la célébration de la Rédemption, mais surtout du Mystère Pascal. » (SL chp V n°107).
Concernant la place primordiale du Mystère Pascal dans l’année liturgique, les Pères seront encore plus explicites dans le décret sur le "Ministère et vie des prêtres" : « Dans les temps de prière et d’adoration comme dans l’annonce de la Parole, dans l’offrande du sacrifice eucharistique ou l’administration des autres sacrements comme dans les différents ministères exercés au service des hommes21, les prêtres contribuent à la fois à faire grandir la gloire de Dieu et à faire avancer les hommes dans la vie divine. Tout cela dérive de la Pâque du Christ et se consommera au retour glorieux du Seigneur, quand il remettra la royauté à Dieu le Père. » (PO chp I n°2).

Dans la Constitution, les Pères rappellent que si le Mystère Pascal est célébré solennellement durant la Semaine Sainte qui culmine dans la nuit de Pâques, il l’est aussi chaque dimanche22 :
« L’Eglise célèbre le Mystère pascal, en vertu d’une tradition apostolique qui remonte au jour même de la résurrection du Christ, chaque huitième jour, qui est nommé à juste titre le jour du Seigneur, ou dimanche.
Ce jour là, en effet, les fidèles doivent se rassembler pour entendre la Parole de Dieu, participer à l’Eucharistie, et faire mémoire de la passion, de la résurrection et de la gloire du Seigneur Jésus…
Aussi le jour dominical est-il le jour de fête primordial qu’il faut proposer avec insistance à la piété des fidèles de sorte qu’il devienne aussi jour de joie et de cessation de travail.
Les autres célébrations, à moins qu’elles ne soient réellement de la plus haute importance, ne doivent pas l’emporter sur lui, car il est le fondement et le noyau de toute l’année liturgique
. » (SL chp V n°106).

Les Pères décident également de rétablir le primat de la Parole de Dieu23, car celle-ci est le point de départ de toute réforme dans l’Eglise Après avoir précisé, à propos de la messe, que la liturgie de la Parole de Dieu et la liturgie de l’eucharistie sont indissociables, ils déclarent :
« Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Ecriture est de la plus grande importance. C’est d’elle que sont tirés les textes qui sont lus et qui sont expliqués dans l’homélie, ainsi que les psaumes que l’on chante ; c’est sous son inspiration et sous son impulsion que les prières, les oraisons et les hymnes liturgiques ont jailli, et c’est d’elle que les actions et les symboles reçoivent leur signification. Aussi, pour procurer la restauration, le progrès et l’adaptation de la liturgie, il faut promouvoir ce goût savoureux et vivant de la Sainte Ecriture dont témoigne la vénérable tradition des rites aussi bien orientaux qu’occidentaux. » (SL chp I n°24).
C’est pourquoi, ajoutent-ils, « pour présenter aux fidèles avec plus de richesse la table de la Parole de Dieu, on ouvrira plus largement les trésors bibliques pour que, dans un nombre d’années déterminées, on lise au Peuple la partie importante des saintes Ecritures. » (SL chp II n°51).

C’est également par souci de revenir à une tradition - que les chrétiens de l’Eglise orthodoxe ont toujours conservée - que la Constitution prévoit le rétablissement de la prière universelle24, de la communion sous les deux espèces, de la concélébration et du diaconat :
« La "prière commune", ou "prière des fidèles", sera rétablie après l’évangile et l’homélie, surtout les dimanches et les fêtes de précepte, afin qu’avec la participation du Peuple, on fasse des supplications pour la sainte Eglise, pour ceux qui détiennent l’autorité publique, pour ceux qui sont accablés par diverses détresses, et pour tous les hommes et le salut du monde entier. » (SL chp II n°53).
« La communion sous les deux espèces… peut être accordée, au jugement des évêques, dans les cas que le Siège apostolique précisera, tant aux clercs et aux religieux qu’aux laïcs, comme par exemple aux nouveaux ordonnés dans la messe de leur ordination, aux profès dans la messe de leur profession religieuse, aux néophytes dans la messe qui suit le baptême. » (SL chp II n°55).
« La concélébration, qui manifeste opportunément l’unité du sacerdoce, est restée en usage jusqu’à maintenant dans l’Eglise, en Occident25 comme en Orient. Aussi le Concile a-t-il décidé d’étendre la faculté de concélébrer en certaines circonstances26. » (SL chp II, 57).

Enfin, indéniablement, c’est encore sous l’influence de l’Église orthodoxe que l’Église latine redéfinit plus clairement le rôle de l’Esprit Saint dans l’Église et tout particulièrement dans la liturgie.
C’est parce que l’Esprit Saint se joint à notre esprit que nous pouvons nous adresser à Dieu en disant "Notre Père", et c’est sous l’action de l’Esprit Saint que le Christ se rend présent dans l’annonce de sa Parole et dans les sacrements.
C’est pourquoi, désormais, avant d’administrer un sacrement, l’Eglise invoque toujours l’Esprit Saint dans une prière qu’elle appelle "l’épiclèse27".

"La Constitution sur la liturgie" sera votée et promulguée le 4 décembre 19631 par 2147 voix contre 4.

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1 Concentrée dans le chœur, la liturgie était devenue presque uniquement, au fil des siècles, l’affaire du clergé.
2 On remarquera à ce sujet que le Concile, dès le début de la Constitution, ne parle pas de "liturgie nouvelle", mais de "restauration", c’est-à-dire d’une plus grande fidélité à la grande Tradition catholique.
3 Les Pères de l’Eglise, de saint Justin (IIème siècle) à saint Jean Chrysostome et saint Basile (IVème siècle), en passant par saint Hippolyte de Rome (IIIème siècle) témoignent que l’Eglise des premiers siècles accorde une place importante à la Parole de Dieu (Ancien et Nouveau Testament) ; que celle-ci est suivie d’une homélie et d’une prière universelle ; que les prêtres concélèbrent ; que les fidèles communient sous les deux espèces et que la langue généralement utilisée est celle du pays.
4 Commencée au cours de l’Ancienne Alliance.
5 Les ministres ordonnés ne sont pas les représentants du Christ, mais seulement les signes de sa présence.
6 La liturgie a donc une structure descendante en ce sens que c’est le Christ qui, le premier, vient jusqu’à son Église.
7 Ce ne sont pas des individus juxtaposés qui célèbrent, mais l’Église du Christ. D’où l’importance du "nous" dans la liturgie.
8 Dans l’épître aux Colossiens, I, 18.
9 La liturgie étant réponse de l’Eglise à son Seigneur, a donc également une structure ascendante.
10 Ce qui n’était plus le cas depuis plusieurs siècles. Les célébrations donnaient, en effet, l’impression que le seul sujet de l’action liturgique était le prêtre ; les fidèles n’étant que des spectateurs priant indépendamment du célébrant.
11 Les laïcs sont appelés à être co-acteurs de la liturgie en vertu du "sacerdoce commun des fidèles" dont le baptême les a investis.
12 Au n°41, la Constitution note que la participation plénière trouve sa réalisation quand l’évêque préside l’assemblée entouré de son presbyterium.
13 "Prière commune" : nom donné primitivement à la Prière universelle.
14 On remarque dans cette déclaration que des Pères désirent maintenir le latin à certains moments de la célébration et en certaines circonstances. L’usage de la langue vernaculaire à la place du latin a été à l’origine d’un débat plus que houleux ! Juste après le Concile, ainsi que le prévoyait la Constitution sur la liturgie, le latin fut conservé pour la prière eucharistique. Mais quelques années plus tard, la messe sera célébrée dans sa totalité en langue vernaculaire partout dans le monde. En outre, le célébrant au lieu de célébrer le dos tourné à l’assemblée des fidèles, leur fera dorénavant face ; un changement signifiant que la célébration est un acte de culte de toute la Communauté chrétienne rassemblée, c’est-à-dire, un sacrifice rendu à Dieu au nom de l’assemblée des fidèles. Pareillement la Parole de Dieu sera lue face au Peuple de Dieu.
15 En d’autres termes, la participation active des fidèles relève plus de "l’être" que du "faire".
16 C’est-à-dire les prières adressées par le prêtre seul, comme la prière eucharistique.
17 Comme les textes de l’Écriture et les paroles de la Cène.
18 L’unité des chrétiens était une des préoccupations majeures du pape Jean XXIII.
19 Principalement sous l’influence des orthodoxes.
20 La célébration eucharistique actualise le Mystère Pascal du Christ, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection.
20 Tous les sacrements : baptême, confirmation, eucharistie, pénitence, ordre, mariage, sacrement des malades ainsi que les ministères exercés par l’Église comme le viatique et les funérailles sont célébrés à la lumière de Pâques.
22 Dans la toute primitive Église, les premiers chrétiens célébraient la Pâque du Seigneur, c'est-à-dire sa Résurrection, chaque dimanche.
23 Il ne fait pas de doute que la présence des observateurs protestants a joué en faveur de cette décision.
24 Appelée aussi "prière commune" ou "prière des fidèles". La prière universelle est une tradition liturgique très ancienne. Déjà l’apôtre Paul demande à Timothée : « qu’on fasse des prières de demande, d’intercession et d’action de grâces pour tous les hommes, pour les chefs d’Etat et tous ceux qui ont des responsabilités. » (I, Tm 2,1-4).
25 Alors que la concélébration a toujours été la coutume dans les Eglises orientales depuis les tout premiers siècles, elle ne s’est maintenue dans l’Eglise latine qu’aux ordinations de prêtres concélébrant avec l’évêque. Notons cependant que, jusqu’au XVIIIème siècle, la concélébration est restée en usage lors de certaines fêtes, notamment à Paris, Chartres, etc
26 En fait, la concélébration se généralisera très vite, d’autant que Paul VI la mettra en pratique durant le Concile : le pape ouvrira la troisième session en célébrant une messe, entouré de 24 concélébrants issus de 19 nations.
27 "Epiclèse ": mot d’origine grecque signifiant "invocation" (à l’Esprit Saint). La liturgie eucharistique comporte généralement deux épiclèses : une première avant la consécration, pour que l’Esprit Saint, envoyé par le Père, réalise la présence du Corps et du Sang de son Fils Jésus Christ au milieu de son Eglise ; une seconde, après la consécration, pour que l’Esprit Saint rassemble tous les chrétiens autour du Christ.
28 Officiellement, une majorité des deux tiers est requise pour l’adoption des textes conciliaires. Cependant le but n’est pas, comme dans un parlement, de faire gagner une majorité contre une minorité, mais, après de longs débats, de dégager un large consensus et de maintenir l’unité du collège épiscopal.

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